Attirés par leur nudité, ils ont succombé au plaisir de la chair et croquer la pomme leur a été fatale . Mais quitter ses vêtements sous la chaleur ardente permet aux adeptes d’en savourer les sensations sans tomber forcément dans le péché.
Allons à la rencontre de ceux qui se promènent nus au centre de naturistes à Montalivet.
Serge, la quarantaine, coiffeur à Soulac, naturiste depuis sa tendre enfance, ainsi que Nicole, sa cousine, la cinquantaine. Tous deux, membres du CHM (centre héliomarin) paient une cotisation annuelle de 250 Euros qui leur permet d’accéder aux activités diverses. Ils sont enthousiastes de ce mode de vie. « C’est un plaisir de ne plus avoir de contraintes, de quitter ses vêtements. L’été, je revis, me libère du stress du bouleau, je me sens en harmonie avec la nature et ici, pas de tabous, les gens sont sympas. Pas de marques, HM ou HERMES ? On s’en fiche » déclare Serge en riant.
Être amie avec eux permet de s’infiltrer dans cet univers mais dans la totale discrétion car le territoire est fermé avec un gardien qui veille à l’entrée ; pour y pénétrer il faut montrer patte blanche. Serge lui tend sa carte d’adhésion, il semble accepter les copines des adhérents.
A la découverte.
Le camp est très étendu avec de coquets bungalows, certains y vivent à l’année, mais durant la période estivale, il y a foule; car la chaleur attire les naturistes. Le centre Euronat est le plus grand d’Europe, niché au milieu d’une vaste pinède de 335 Ha , en bord de mer. Créé en 1950, le centre hélio marin a été le premier domaine de vacances naturistes familiales au monde. Toute l’année, ce sont des milliers de visiteurs qui s y’installent dans les différents modes d’hébergements proposés et à la portée de toutes les bourses : tentes, studios, bungalows, chalets en bois, mobil home. Entrer dans ce domaine la première fois, c’est comme partir à la découverte d’une peuplade qui revient à ses origines. Quel est donc ce monde qui a choisi de vivre sans accessoires ?
La charte
Ici, être vêtu même court n’est pas de mise ; pour ne pas se sentir perçu comme voyeur, il est conseillé de ne pas fixer son regard sur certaines parties de l’anatomie, imaginez là une feuille de vigne ou bien attardez vous sur un par terre de fleurs en respirant l’air à plein poumons. Les naturistes sont gênés par les textiles :maillots de bain, strings bikinis sont à garder dans les valises selon la charte du naturisme qui exige la nudité à la plage ,à la douche et à la piscine. Les piercings sont interdits sur les parties sexuées car l’érotisme n’a rien à voir avec le naturisme qui prône le respect de la liberté et de l’environnement. Tolérance faite pour les ados et les sportifs.
Dans le camp vous assistez à un ballet incessant de corps qui se croisent dont la couleur de la chair varie en fonction de l’ardeur du soleil : du brun halé au pruneau cuit, puis au rouge cramoisi .Les visages pales font figure de malades surtout si la marque du sous vêtement y est apparente . Tout au long du parcours, vous croisez les cyclistes qui pédalent avec nonchalance suivant l’atmosphère ambiante. Les uns musclés , sportifs exhibent leur corpulence d Apollon ,dédaignant la textile ; d’autres, la chair flasque, maigres ou dodus se fondent dans la nature. Là, les différences sont gommées.
Un Eden
Tout est prévu pour passer des vacances : sports variés, parc aquatique avec, jacuzzis, toboggans, une piscine au milieu des pins, où les corps nus lézardent sur les transats, un espace thermes, équipé d’un sauna et hammam. De nombreuses boutiques avec un centre commercial coloré accueille les naturistes après la plage, qui s’étend sur 2 km, lieu paradisiaque des nudistes pour nager dans les vagues, se dorer au soleil. Les soirées, plus fraiches incitent les frileux à se couvrir. Dans les restaurants, il est plus douillet et hygiénique de porter un caleçon. En avril 2012, la fédération française de naturisme a tenu son 53ième congrès, orienté vers la jeunesse, mis en place une association de jeunes Naturistes intitulé : Vivre Autrement par la pratique de la nudité en commun. Certains en ont fait leur mode de vie, en dépit des intempéries.
Un besoin de fuir la vie citadine ou revenir à l’origine des temps, jouer les Robinsons dans une tribu pour retrouver l ‘exercice de ses fonctions essentielles ? Avec un autre regard et sans frissonner !
