Dans les cimetières, la nuit, à certaines périodes de l’année, d’étranges petites lueurs scintillent sur les tombes.

Sophie, journaliste en herbe, Benjamin et sa compagne, deux jeunes gothiques fascinés par l’étrange, sont allés se promener la nuit dans ces lieux macabres qu’ils affectionnent, ils témoignent de leur rencontre avec ces « extrastellaires ».

Mystérieux feux follets.

A Lamonzie St Martin, petit village en Dordogne, le cimetière est ouvert jour et nuit, il se situe juste au fond de l’église. Benjamin vient quelquefois se recueillir sur la tombe de sa mère décédée il y a huit ans d’un accident de la route. Il est hébergé par sa tante.

Tous trois ont contemplé avec curiosité ces petites lumières qui brillent comme une myriade d’étoiles.

« C’est une lueur pâle, diffuse, que nous avons déjà observé dans des marécages ou dans des forêts. Lorsque nous nous en approchons, elle disparaît… Est-ce un fantôme ? Les gens autrefois y croyaient. Sont-ce des esprits malins qui nous guettent ? Des créatures surnaturelles ? Peut-être un esprit revenu d’entre les morts ? »

Dans la nuit, les tombes forment avec les reflets de la lune, des silhouettes tout à fait inattendues. Des croix, des stèles, des ombres offrent un spectacle impressionnant et effrayant, à chaque instant ils s’interrogent avec quelque inquiétude. « Qui va surgir, derrière ce ballet d’ombres? ».

Conversation intime.

Tout à coup, deux feux clignotent plus fortement que les autres. Des voix se mettent à chuchoter, puis une conversation s’entame. – « Célestine, c’est toi qui est là ? S’exclame une voix d’outre tombe. – Oh! C’est pas vrai, Augustin! « Ils » nous ont mis côte à côte! – Mais qui a fait ça ?

Nos chers enfants : Emile et sa femme, ils n’ont pas digéré notre séparation.

  • Ah! non, c’est pas possible, nous nous sommes sans cesse chamaillés, j’ai mis des années à me séparer de toi, et voilà que je te retrouve là!
  • C’est peut-être pour nous raccommoder dans une autre vie.
  • ça non, ça ne risque pas : j’irai droit au ciel et toi en enfer, tu vas en payer le prix de m’avoir pourri la vie.
  • En tout cas, il fera plus chaud qu’ici mais je n’irai pas, je vais me réincarner en taureau, en lion, ou en prédateur pour chasser les gazelles.
  • Oh! écoute, c’est pas Ernest, notre voisin qui habitait la petite ferme ? Lui, il a eu un accident de voiture, il est mort grillé. Lui, il pourra pas aller en enfer, il y est déjà allé. Il y en a une enquête, toi tu étais mort, et c’est sa femme qui avait maquillé l’accident…
  • Chut, pas de bruit, les vivants nous espionnent, ils ne faut pas qu’ils connaissent nos secrets. Nos lumières sont des signaux qui nous mettent en contact avec l’au delà. »

Un peu plus loin, d’autres petites flammes s’animent, la grand-mère de Sophie est inhumée, son mari gît à côté d’elle, celle-ci lui en a voulu de ne pas être revenu de la guerre 14-18! Ce soir, elle semble lui sourire!

Hypothèse scientifique

Scientifiquement, les feux follets sont un phénomène d’oxydation du PH3 (phosphène) et du méthane, venant de la décomposition de matières organiques. Celles-ci produisent des gaz qui peuvent s’enflammer au contact de l’air. Quand une bulle crève, elle donne une petite flamme dansante nommée feu follet.

Mais les scientifiques n’ont pas retenu une véritable explication, celle-ci est la plus probable, la plus connue. On dit que les temps chauds orageux favorisent leur apparition. Cette hypothèse est retenue comme vraie mais en réalité le feu follet n’est pas une lueur instantanée et peut brûler vingt, trente secondes et plusieurs minutes, et ne produit pas de fumée, ne s’enflamme pas à l’air. Ce petit météore brûle par une forme de phosphorescence comme sa couleur le suggère.. Ils ressemblent à des vers luisants, ou des lucioles, ces petits insectes qui dans la nuit imprègnent notre rétine de trainées lumineuses verdâtres.

Les trois visiteurs quittent à regret le monde des étoiles. Benjamin ne se sépare jamais de son instrument musical et il joue un petit air de Black Metal qui accentue l’atmosphère énigmatique des lieux. Puis le cri du hibou interrompt le silence.

Il salue les âmes….

Alors, laissons dormir les morts en paix dans leurs royaumes, avec tous leurs secrets.

Les vivants ne sont pas pressés de les découvrir!

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